Innover en période d’inflation

Par où commencer ?

Innover en période d'inflation, par où commencer ?

“Ennemi n°1” des années 70 et 80, l’inflation a atteint l’an dernier son plus haut niveau en France depuis 40 ans. Après l’euphorie post-Covid, la bête s’est en effet subitement réveillée pour le plus grand désespoir des consommateurs mais aussi des marques, des distributeurs, des producteurs et même du gouvernement qui a eu la sage idée de ne finalement pas (trop) s’en mêler.

Aux dires de ceux qui y ont participé, les négociations commerciales entre Marques et Distributeurs auront été cette année sans contexte parmi les plus dures et tendues de ces dernières décennies. Les marques sous pression sur leurs coûts se voient contraintes de demander des hausses de prix aux distributeurs qui y voient d’abord un moyen pour celles-ci d’augmenter leurs marges. Personne n’y échappe, de l’agriculteur au consommateur, la tension est extrême et la confiance réduite à peu de chose.
Dans ce contexte inouï où les noms d’oiseaux volent entre Marques et Distributeurs, l’innovation risque fort de ne pas être la priorité, ni pour les uns ni pour les autres. L’innovation naît d’abord d’un environnement propice, fait de diversité, de confiance et de transparence, jamais d’un process.

Pourtant, jamais évidemment le besoin d’innovation n’est aussi impérieux qu’en période inflationniste quand il faut réinventer certains modèles économiques et retrouver de l’efficience donc de la marge dans un système qui paraît parfois impossible à équilibrer.

Et paradoxalement, nous savons aussi que c’est parfois en période d’adversité que, placées au pied du mur, certaines organisations parviennent à lancer des innovations qui réussissent à se frayer un chemin jusqu’au consommateur.

Esquissons une piste. Osons un mot qui pourrait être un des caps cette année en matière d’innovation commerciale et marketing. C’est un mot qui était le thème clé de la récente conférence RampUp à San Francisco : Data Collaboration. En faisant travailler ensemble leurs jeux de données respectifs, peut être que les acteurs d’une même filière pourraient retrouver de la confiance, de la transparence et donc générer de l’innovation ! En permettant une combinaison originale de leurs actifs qui soit créatrice de valeur pour toute la chaîne, et d’abord pour le consommateur !

Le saviez-vous ?

La France est déjà aujourd’hui l’un des pays phares en matière de Data Collaboration. Grâce à l’invention du Drive, à la force de nos Distributeurs et de leurs cartes de fidélisation et à la maturité de notre environnement régulatoire en matière de Privacy, la Data 1st Party (celle qui appartient aux acteurs qui les collectent avec le consentement de leurs consommateurs) et l’expertise CRM de notre pays sont parmi les plus riches et qualitatives au monde. Soyons en fiers et conscients.

Et bonne nouvelle : c’est la base de la Data Collaboration !

Ne soyons donc pas surpris de voir se multiplier les partenariats Data et les plateformes d’innovation (chères au Professeur Annabelle Gawer dans son livre Business of Platforms) qui les rendent possible : partenariat TF1/Infinity (alliance Casino et Intermarché dans le Retail Media), partenariat Accor / Flying Blue, Clean Room LiveRamp Carrefour…

 

Les règles d'or !

Pour conclure, voilà quelques règles d’or tirées de 10 ans de pratique intensive de Data Collaboration par les équipes de Numberly :

  1. Le No movement qui permet de connecter des Clouds distincts et distants sans déplacer les données va compléter/remplacer l’immense complexité des flux de données
  2. Les Clean Rooms (ces nouvelles structures de données qui permettent le partage de données en respectant la sécurité et la conformité) ne sont pas réservées aux distributeurs mais sont une fabuleuse opportunité pour les marques également
  3. Toute bonne Data collaboration commence toujours par collaborer avec soi-même, c’est-à-dire entre ses entités, divisions, marques qui sont encore trop souvent des silos de données non connectés
  4. Le premier bénéficiaire de toute Data Collaboration doit évidemment être le consommateur (les programmes CRM sont une forme de collaboration entre marques et consommateurs)
  5. La data collaboration, c’est un moyen de mieux cibler ses messages, de mieux mesurer leur impact, donc de moins gaspiller ses ressources et finalement de contribuer à esquisser une réinvention du Marketing en un Marketing plus durable (comme dirait un certain Pierre Volle dans son dernier livre) réalignant les intérêts des marques, des distributeurs et des consommateurs.

Puisque l’inflation complique la donne, accélérons collectivement sur la Data Collaboration vecteur clef de transparence, confiance, et efficience et donc d’innovation